Les rayons du soleil passent à travers la vitre pour venir en plein sur le visage d’Aaron apparemment très bien endormi. Pourtant les paupières bougent puis s’ouvrent. Serait-il réveillé ? S’asseyant tout doucement sur son lit, la moitié du corps encore dans l’autre monde, Aaron fixe son réveil qui se met maintenant à sonner. Il soupire. A quoi ça sert de mettre le réveil s’y je me lève avant ? Maintenant faut l’éteindre sinon il va me casser les oreilles jusqu’à que je me décide à me lever. Pfff rien que de penser à la journée je me sens fatigué…
Tout en baillant, il tend la main vers sa table de chevet pour prendre sa baguette et donner un coup sec en direction du réveil qui maintenant se tait.

Un peu plus réveiller, il arriver à se sortir du lit 15 minutes plus tard et traine lentement des pieds vers la salle de bain pour passer sa main dans ses cheveux, les attacher et se brosser les dents. Encore un peu au pays des songes, il manque de peu de sortir en pyjama dans les couloirs avant de refermer la porte de sa chambre et d’aller s’habiller tout doucement. Finalement en chemin son chien lui saute dessus, Aaron perd le fil de son objectif et part à jouer avec sa boule de poil pendant que l’heure continue de tourner.
Finalement 20 minutes plus tard, il entend du bruit dans les couloirs et perçoit le brouhaha des élèves dévalant les escaliers à toute vitesse. Encore un soupire en regard son réveil à cette heure-ci il devrait être en classe dans 5 minutes ce qui était totalement impossible à faire quand on est toujours en caleçon à cette heure-ci. Sans trop se presser, il enfile un marcel blanc, un pantalon beige et une veste légère blanche et part enfin de sa chambre.

Sans trop non plus se presser dans les escaliers, il croise malencontreusement et finalement presse un peu plus le pas pour faire bonne figure. Il arrive dans sa classe avec 20 minutes de retards. Il arrive toujours avec son sourire naturel qui donne l’impression qu’il est normal de se présenter en classe à cette heure-ci. Finalement en voyant les têtes de ces élèves il s’excuse poliment. Des excuses suivies de « comme d’hab » de la part de ses élèves qui le fait sourire d’air air amusé. Cherchant sa mallette où sont censé être ces pseudos cours, il se rend compte qu’il avait tout oublié dans sa chambre… En voyant cet oubli certains élèves se réjouissent qu’il n’y ait pas cours, les plus sérieux soufflent d’exaspération.

-Contrôle Surprise, ça vous apprendra à soupirer dans mon cours et vous à croire que je n’aurais pas fait cours.

Voilà comment commencent de nombreuses journées chez Aaron. Il avait cours jusqu’à midi ce qui veut dire qu’il dut encore faire trois autres cours sans ses notes. Trois cours dont un où il improvisa et deux autres qui eurent le malheur de connaître le même sort que le premier : le DS surprise. C’est sûr il ne se força pas ce matin et pourtant on pouvait déjà le voir bailler.
Midi sonne et sa classe est déjà vide et fermé. Pas question de rester une minute de plus en classe, Aaron n’est pas un professeur zélé. Son ventre criait famine depuis 11 heures et il était à présent ravi de pouvoir aller se rassasier. Trainant un peu des pieds mais n’allant pas doucement, il n’est pas bien loin de l’entrée de la Grande Salle alors qu’il aperçoit Juliet au loin. Il soupire, ça y est il se sent encore tout bizarre. Il s’arrête ça fait un peu débile mais il espère vraiment qu’elle ne l’a pas vu. Tout bien réfléchis Aaron essaie tant bien que mal de faire demi-tour discrètement…

[Désolé c'est court mais c'est l'amorce quoi ]

Le soleil avait enfin décidé de pointer son nez après plusieurs jours gris ; et Juliet souhaitait en profiter. La jeune femme était donc descendue dans le parc de Poudlard le jour à peine levé. La rosée perlait sur chaque brin d’herbe, chaque feuille, chaque pétale. Une odeur fleurie chatouillait les narines de la jeune femme. Elle aimait ce moment où tous les être vivants s’éveillaient dans la forêt avoisinante, le bruit des craquements des fruits tombant sur le sol. Le parc était désert et pourtant il grouillait de milliers de vies. Elle flâna aux abords des serres de botaniques, un de ses endroits préférés du domaine. La passion de l’infirmière pour la faune et la flore n’était un secret pour personne. Elle cueillit de nouveaux bouquets de fleurs qu’elle placerait sur les tables de chevets au côté des lits de l’infirmerie.

Alors qu’approchait la première de cours, Juliet prit le chemin du second étage – elle croisa quelques élèves qui la saluèrent amicalement. Une cinquième année de Poufssoufle lui proposa de l’aide pour les bouquets qui l’encombrait, ce que l’infirmière accepta gratifiante. Une fois dans son lieu de prédilection, la jeune femme se vêtit de sa cape de sorcière blanche, signe de son rôle médical. Elle posa les fleurs à leur place et se rendit dans son bureau tout au fond de la salle de l’infirmerie.

Juliet composa une potion contre les maux de tête, rempli quelques parchemins administratifs, et s’occupa d’un étudiant suite à une chute pendant son cours de Quidditch. La matinée passa rapidement et lorsqu’elle leva les yeux vers l’horloge placée au dessus de son bureau Juliet sursauté - déjà 11h45. Elle se leva, vérifia que tous les tiroirs et placards était fermés à clés, sortie et verrouilla l’infirmerie. L’infirmière devait être présente dans la grande salle avant les tous premiers élèves dès que ça lui était possible, ainsi elle pouvait créer un lien particulier avec chacun – chose rendu plus aisée que d’arriver au milieu de leur déjeuner.

La grande salle était pratiquement vide, seuls quelques professeurs affamés étaient déjà arrivés. Sur les grandes tables de chaque maison trônés déjà les magnifiques couverts frappés à l’ordre de Poudlard, quelques panières remplies de morceaux de pain, de carafes d’eau en verres. Le plafond était à des mètres au dessus de sa tête – depuis son départ, le château ne paraissait pas avoir changé d’un pouce, ce qui la fit sourire.

Juliet profita de ce moment de disponibilité d’un professeur pour lui parler d’un élève qui l’inquiétait, il l’écouta silencieuse en hochant la tête. Cependant elle ne sut pas s’il l’avait vraiment entendu et avait l’intention de prendre en compte ses paroles, en effet dès que les premiers étudiants apparus, il se jeta vers la table des professeurs pour ne pas être harceler par ces derniers. Elle soupira agacée.

L’infirmière resta aux abords des grandes portes afin de rester disponible pour les élèves qui souhaiteraient lui parler. L’un d’entre eux, qu’elle avait l’habitude de voir très souvent, le genre de personne hypocondriaque vint lui lister les signes de ces maux matinaux avec pour crainte une tumeur au cerveau. Elle passa quelques minutes à le rassurer et quand il se dirigea vers sa table, elle aperçut Aaron.

Aaron Owens était professeur de sortilèges à Poudlard, il était à ce poste depuis quelques années déjà et lorsqu’elle était arrivée à la rentrée, il était de ceux qui lui avaient fait un accueil chaleureux. Aaron et Juliet avait rapidement sympathiser et elle aimait beaucoup passer du temps avec le professeur, sauf que depuis quelques jours il paraissait l’éviter – ce qui avait le don de la troubler.

Et une fois de plus, aujourd’hui il ne manquerait pas de renouveler ses exploits d’homme invisible, mais elle ne l’entendait pas ainsi. La jeune femme était du genre discrète, et sa taille ne lui permettait pas en général de se faire remarquer dans une foule, pourtant elle l’interpella grimpée sur la pointe des pieds :

- Aaron. Aaron Owens ! Toi qui es toujours le premier installé à table, ne me dis pas que tu vas sauter un repas ?!

Les élèves le plus proches d’elle ricanèrent à sa remarque. Elle leur sourit pensant qu’il était obligé de s’approcher d’elle, ne serait ce que pour défendre son honneur. Les taquineries étaient un mode de communication assez courants entre le professeur et l’infirmière.

- Aaron. Aaron Owens ! Toi qui es toujours le premier installé à table, ne me dis pas que tu vas sauter un repas ?!

Aaron pourtant professionnelle de l’esquive…Juliet de la pointe de ses pieds l’aperçut et ne manqua pas de l’appeler haut et fort depuis la Grande Salle. Elle était maline maintenant que tout le monde savait qu’Aaron était dans les parages, il ne pouvait pas se permettre de prendre la fuite comme un lâche. Il devait à présent aller dans sa direction et s’assoir à la même table qu’elle… Aaron avait tout sauf envie de ça, il ne se tiendrait jamais tranquille et sortirait sûrement une phrase louche qui ne voudra rien dire et il passera encore une fois pour le boulet de service. Il fallait une excuse et vite. Déjà un As dans les excuses quand il arrivait en retard maintenant il devait se spécialiser dans l’excuse pour justifier ses « fuites ».
Cela faisait maintenant un moment que cette attitude durait et il savait pertinemment que Juliet avait remarqué ne serai-ce qu’un peu. Pour lui prouver le contraire, il s’avança vers elle et faisant comme si qu’il ne voulait pas être remarqué, il parla tout de même, lui aussi à voix haute.

- Arrête de m’appeler comme ça Juliet ça fait intime ! Devant les élèves quand même… Et tu t’entends ?! Tu es en train de salir ma belle réputation…Je passe pour le goinfre de service comme si je faisais que manger et dormir…

Dit-il pour lui montrer qu’il n’y avait rien et qu’il pouvait discuter avec elle comme avant. Il jouait sur la plaisanterie, comme d’habitude, pour se décontracter mais ses yeux et ses gestes trop tendus le trompaient. Puis en écoutant lui-même ce qu’il venait de dire et à voir le regard de Juliet, il finit par se rendre compte qu’il avait dit vrai.

-Ouais c’est bon ! Si je pouvais c’est ce que je ferai, je sais…Mais chut ! Les autres n’ont pas besoin de le savoir après j’ai plus d’autorité sur eux T.T

Une chose qui montre bien qu’il était mal à l’aise est le fait qu’il venait de se vendre tout seul sans que sa collègue n’eut le temps d’ouvrir la bouche. C’était plus fort que lui quand il ne se sent pas bien il fait tout pour détourner l’attention en parlant et au final, lâchant toujours des idioties, cela se voyait encore plus. Passant nerveusement sa main dans ses cheveux, il évitait de croiser le beau regard de l’infirmière de peur de rougir ou d’encore sortir une phrase bidon ou louche pour meubler la conversation.
Vu le mal qu’il avait pour rester zen devant elle depuis même pas cinq minutes, Aaron n’envisageait surtout pas le reste du repas. L’avantage d’avoir parlé pour faire gagner du temps est qu’il avait trouvé rapidement une excuse tout à fait crédible enfin presque…

-Oui Mais aujourd’hui je ne mange pas ici, enfin à Poudlard. J’ai promis à Lotharius de manger avec lui à Pré-au-Lard, entre hommes quoi et aussi pour parler d’un élève qui nous inquiète tous les deux…

Il allait s’étendre dans son mensonge quand il leva les yeux pour éviter le regard de Juliet et qui se posèrent sur Lotharius assis à la table des professeurs. Shit >.< ! Déjà mal, maintenant il se sentait encore plus mal, son excuse ne tenait plus, elle était inutilisable et en plus il venait de passer pour un menteur et vu que les femmes sont susceptibles, Aaron s’attendait à s’en prendre une, à avoir le droit à une scène ou pire que Juliet ne dise rien et qu’elle parte à la table des professeurs sans le retenir…Ce qui voudrait dire qu’Aaron devrait non seulement aller s’excuser mais aussi s’expliquer…S’excuser, c’est sûre qu’il le fera mais pour ce qui est de l’explication il allait devoir réfléchir à une nouvelle excuse qu’il devra soigneusement élaborer sans faille aussi énorme que ce qu’il venait de faire.


[Désolé pour l'attente je passais mes examens ]

Aaron s’approcha de Juliet d’un pas nonchalant, son cœur se serra – pourquoi l’évitait-il de cette façon ? Elle craignait l’avoir blessé sans s’en rendre compte et s’en voulait terriblement. Pourtant, la réponse du professeur rappelait n’importe lequel de leur échange, il s’amusait avec elle. Mais, elle ne le sentait pas à l’aise, pas sincère. Inconsciemment elle se mordit la lèvre inférieur signe qui chez elle montrait qu’elle était inquiète et préoccupée. Bonne joueuse, elle eut pour réponse à sa réplique une petite moue boudeuse. Bien sur qu’il avait la réputation d’un mec gourmand et un peu fainéant sur les bords, même si ça avait parfois le don d’excéder la brunette, elle savait aussi s’en amuser. Elle eut un sourire un peu forcé – moitié content qu’il daigne enfin lui adresser la parole et moitié anxieuse de ce que cela présageait.

Il était à présent à une distance raisonnable de la petite infirmière. Une distance un peu trop raisonnable au gout de Juliet ; ils avaient depuis le début de leur rencontre pris l’habitude de ne pas se préoccuper de l’espace personnel que deux amis prennent en compte d’ordinaire. Aaron et Juliet n’hésitaient pas à se montrer tactiles, comportement que la brunette adoptait facilement avec les personnes dont elle se sentait réellement proche. Pourtant Aaron avait bien prit soin de préserver un écart entre eux.

Il poursuivit maladroitement ses justifications, ce qui amusa Juliet. Elle ne dit rien et se contenta de le regarder. Lui, évitait de croiser son regard, signe qu’il était mal à l’aise. La brunette mourrait d’envie d’arranger les choses entre eux. Elle ne comprenait pas le comportement qu’il avait avec elle et elle détestait qu’il se montre aussi distant. Aaron était une des rares personnes qui la comprenait vraiment et qu’elle appréciait. Elle n’eut même pas le temps de lui demander de manger avec elle, qu’il lui sortait déjà une excuse pour l’éviter de nouveau.

Une étudiante de 5ème année passa près d’eux en ne quittant pas Aaron du regard, elle faillit d’ailleurs se prendre un Serpentard de 7ème année en pleine face ; heureusement, elle l’aperçut à temps. Juliet connaissait bien cette élève, elle était venue la voir à plusieurs reprises pour des palpitements important du cœur et des maux de ventre. Après avoir discuté de nombreuses heures ensemble, Juliet avait fini par identifier le mal qui tourmentait la jeune élève pendant ses cours de Sorts et Enchantements : elle avait le béguin pour son professeur, Aaron Owens. Juliet n’avait bien sûr pas révélé cette découverte à son ami, elle mettait un point d’honneur à gardé les confidences qui lui étaient faites et proposait toujours une oreille attentive à la demoiselle lorsqu’elle en avait besoin – la grande romantique qu’elle était ne pouvait qu’adorable les premiers émois des adolescents.

Elle se concentra de nouveau sur Aaron pour l’entendre dire qu’il avait prévu de manger avec Lotharius Anderson, le professeur de DCFM à l’extérieur de Poudlard dans le but d’échanger sur les inquiétudes qu’ils avaient sur un élève. Juliet souleva un sourcil interrogateur. N’était elle pas aussi bien placée que les autres – voire mieux parfois – pour connaître les problèmes qui tracassaient les jeunes ? Aaron n’était pas du genre à évincer l’infirmière dans son rôle, contrairement à d’autres professeurs. Et puis, n’avait elle pas aperçu le dit Lotharius quelques minutes auparavant assis à la table des professeurs, prêt à dévorer tous ce qui lui passerait entre les mains.

Juliet suivit le regard d’Aaron qui se posait derrière elle, à la place où était installé Lotharius. Emotive, la brunette retint avec peine ses larmes. Elle avait toujours eut du mal à ne pas montrer à quel point une personne qui lui tenait à cœur l’avait blessée. Elle cligna plusieurs fois des yeux et respira lentement, chassant ses larmes. Elle ne voulait pas lui montrer qu’elle était peinée. Un faible « Oh » franchit doucement ses lèvres, elle baissa les yeux vers le sol quelques secondes puis se força à affronter le regard d’Aaron. Tous les élèves s’étaient presque installé maintenant, ils étaient toujours plus rapides pour aller manger que pour entrer dans une salle de cours. Elle finit par lui répondre dans un murmure à peine audible:

- Tu sais, si j’ai fais quelques chose qui t’as énervé tu peux me le dire, je pourrais au moins tenter de me faire pardonner.

Ils n’étaient plus que tout les deux debout devant l’entrée de la grande salle. Ils n’avaient pas besoin que cette petite scène soit un spectacle public, les élèves autant que les professeurs étaient déjà suffisamment de sujets de commérages. Juliet reprit ses esprits.

- Je suis vraiment désolée.

Avec un regard angoissé et sans aucun autre mot, elle se dirigea vers la table des professeurs et se plaça au bout de celle-ci. A côté d’elle, les chaises étaient vides – une invitation pour Aaron s’il le souhaitait. L’emplacement qu’elle avait choisit était excentré donc plus propice aux conversations si besoin était, et elle l’espérait qu’il en ressente la nécessité. Il avait était plus facile pour elle de venir s’attabler plutôt que de partir dans les couloirs du château. Seule, elle aurait surement laissé aller sa peine ; avec du monde autour d’elle, elle parviendrait à se contrôler.