Physique :

Meredith est l’une de ces femmes qui ne passent jamais inaperçues. Grâce à son teint d’albâtre mais aussi par sa chevelure rousse lorsque les rayons du soleil viennent frapper sa chevelure. Sa peau est semblable à la nacre opaline d’une perle. Son visage est drôlement captivant qui ne comporte aucun défaut. On remarque de suite son regard noisette clair et profond qui montre sa souffrance. Mais on remarque aussi ses lèvres pulpeuses toujours masquées par du rouge à lèvres rosée. Son teint de poupée est très charmant, et cela lui donne un air de femme fatale. Ses cheveux sont ondulés parfois lisse et naturellement châtain .
Meredith fait 1m69 pour 46 kilos, ayant des formes là il en faut. Sa taille de guêpe est toujours mise en valeur par des robes haute couture et la plupart du temps, des robes au style victorien. Ce n’est pas une comédienne pour rien , elle choisit la plupart du temps des rôles tirés des pièces du XIXème siècle.

Sa pâleur affolante lui donne un air immortel à cause de son manque de mouvement. Lorsqu’elle se déplace, Meredith met toute la grâce dont elle dispose dans ses gestes. Parfois, ses gestes sont assez sensuels. Aucune émotion n'est visible sur son visage, elle préfère souffrir en silence plutôt que de montrer son amertume au monde. Elle est parfaite pour incarner le rôle d’une buveuse de sang...

Psychologique :

Meredith est une nouvelle recrue formatée de la famille Wycherley. Sa grand-mère a tellement abusé du sortilège d’Oubliettes sur Meredith que celle-ci a complètement oublié ses propres sentiments. Car la Madame Wycherley lui a effacé des souvenirs futiles de la mémoire, remplaçant par des choses beaucoup plus strictes, comme sa très charmante éducation. Et Meredith a subi ce sortilège quatre fois dans sa vie, elle ne devait garder que les choses importantes en mémoire. Meredith n'avait qu'un but dans la vie : étudier, et tout cela, à cause de sa grand-mère. Durant toute sa vie, Meredith a réellement vécu tel un robot fraîchement formaté et docile. Elle n’avait que des informations concernant les cours en mémoire, le reste était effacé par la Madame Wycherley. Heureusement que Meredith avait la compagnie des livres, sinon, elle n’aurait jamais survécu. En fait, elle avait l’impression de ne rien ressentir à part un vide infini à l’intérieur. Son cœur en porcelaine avait été brisé alors qu’elle n’avait que sept ans, et depuis, il a du mal à se recoller. Mais cette jeune femme essaye coûte que coûte de s’en sortir. On peut le dire, à part les connaissances acquises en cours et à l’aide de sa grand-mère, Meredith ne savait rien d’autre. Sotte et fragile. Voilà ce qu’elle était. Elle l’est probablement un peu aujourd’hui, mais ce n’est plus aussi grave maintenant.

C’est grâce au théâtre qu’elle a réussi à se construire une minime personnalité, c’est plus facile d’être quelqu’un d’autre que soi-même. Meredith a acquis énormément de choses en interprétant des personnages différents. Elle se sentait libre et de nouveau vivante en jouant sur scène. Car Meredith avait été prisonnière de sa grand-mère et de son mari. Mais cela fait des années qu’elle n’a plus aucune nouvelle d’eux, et pourtant, elle s’en est sortie. Même depuis son retour dans le monde magique, elle n’a eu aucune nouvelle de sa famille. Et depuis que son mari l’a quittée… Un frisson lui parcourt toujours le corps lorsqu’elle repense à lui. Elle a peur, peur que Charles revienne et finisse le travail, c’est-à-dire : la tuer, elle. Car il a déjà tué leur enfant, pourquoi il ne la tuerait pas ?
C’est une femme fragile, toujours aussi vulnérable et innocente. Lorsqu’on apprend à la connaître, surtout après son changement, on s’aperçoit que cette femme a réellement raté énormément de choses dans sa vie et que surtout, elle ne méritait pas tout ce qui lui est arrivée. Car cette femme est tellement douce, qu’à présent, un simple cri pourrait la détruire. Une vraie poupée de porcelaine. Et telle une vraie poupée, elle ne parle pas, du moins, pas beaucoup. Taciturne et discrète.

Ce qui lui plait et lui déplait :

Meredith a deux passions dans la vie : les livres et le théâtre. Elle ne peut se passer d'un bon livre, qu'il soit un roman à l'eau de rose, ou un thriller gothique. Elle a passé énormément d'années en tant que comédienne, et elle a excellé dans ce domaine sans pour autant vouloir devenir célèbre. Le simple fait de pouvoir jouer sur scène lui suffisait amplement. De plus, en travaillant au London Palladium, elle a eu la chance de se faire quelques amis. Du moins, même si elle n'était pas très proche de ces personnes, Meredith passait de bons moments en leur compagnie. Ce qui montre qu'elle peut être assez ouverte. Elle aime bien être entourée même si la plupart du temps, elle ne parle jamais mais souvent, ce sont les autres qui l'abordent d'abord. C'est juste le simple fait de se savoir entourée qui la rassure. Elle n'aime pas faire le premier pas, en fait, elle ne l'a jamais fait. C'est une femme de 31 ans mais pourtant, elle a perdu la moitié de sa vie à se comporter tel un objet formaté. Meredith ne connait donc pas certains aspects de la vie, comme blesser quelqu'un. Certes, elle a lu énormément de choses dans les livres mais elle sait qu'elle ne pourrait jamais faire de mal à qui que se soit.

Conter l'histoire de la famille Wycherley serait beaucoup trop long. En revanche, on sait tous que cette famille a toujours programmé la vie d'un nouveau membre, et cela, dès la naissance de celui-ci. Et ce détail est sûrement futile mais très important pour comprendre le fonctionnement des Wycherley. Cette famille est très ancienne, elle est réputée pour la loyauté ou la fourberie des membres de cette famille. Presque tous les ancêtres étaient à Serpentard ou à Gryffondor. Mais cette famille est surtout réputée pour être une famille de sang-mêlée. Depuis des générations, l'héritier des Wycherley s'occupe de la plus grande maison d'édition de tout le Royaume-Uni. La plus grande ? Parce qu'elle travaille avec les moldus et les sorciers, ce qui, avouons-le, a toujours rapporté énormément. Malgré que cette famille comporte certains sorciers sang-mêlés, elle n'est cependant, pas respectée des autres familles. Le statut du sang est donc une chose très importante. Mais cela n'a jamais empêché la famille Wycherley de s'agrandir. Depuis des années, cette famille a su être discrète et n'a jamais créer de problèmes. Mais c'est justement là le problème. Peut-être que finalement, conter un fait pourrait être utile ? Oui, comme lorsque cette famille est invitée à des soirées mondaines, les Wycherley font toujours preuve d'une délicatesse et d'une discrétion effrayantes avec les autres invités. Ceci est un stratagème bien évidemment. En vérité, les Wycherley n'apprécient pas vraiment qu'on place leur famille au second rang de la société, après les autres familles de Sang-purs. Alors, les Wycherley font toujours bonne figure face aux autres, mais cette famille attend le moment venu pour riposter. Voilà pourquoi chaque nouveau membre de cette famille a une vie bien tracée. L'amour n'existe pas chez eux. Mais ceci est sûrement une chose normale, vu les autres familles sorcières. On pourrait penser que les Wycherley préparent une vendetta, mais en attendant ce moment, cette famille formate les nouveaux. Et ceci se perpétue au fil des années...

On les formate pour faire d'eux des espèces de robots dociles. Et le plus étonnant, c'est surtout le fait qu'ils oublient vraiment qui ils sont. Une sorte de baptême qui se déroule tout le long de leur vie et non pas en un seul jour.

Alors, ne vous étonnez surtout pas si vous croisez un Wycherley qui pourrait vous paraître au premier abord fort sympathique, mais au fond, vous devriez savoir qu'aucun Wycherley est capable de ressentir autre chose que sa famille lui a inculqué. Certes, ça a un côté effrayant mais ceci est nécessaire pour le bien de cette famille...
Néanmoins, il y a d'autres choses plus effrayantes encore. Comme celle de mettre une simple moldue enceinte, exprès, et prétende que l’enfant est la fille légitime d'une épouse Wycherley. On peut dire que cette famille fait réellement exprès pour le statut du sang. Il faut dire qu'elle assume sans broncher, cela fait des années que ça dure. Mais il ne faut pas oublier qu'autrefois, cette famille ne constituait que des Sang-purs. Mais hélas, un événement fatal a failli causer la perte de cette famille. Une erreur s'est produite il y a de cela des centaines d'années... Une pauvre moldue s'est entichée d'un riche et bel homme Wycherley. Or, c'était une faute très grave. Et depuis que tout le monde connait cette histoire, cette famille n'a pas cherché à nier les faits, au contraire. Elle a fait exprès de perpétuer le rituel qui consiste à avoir des moldus dans la famille. Étrange, n'est-ce pas ? Les dogmes qu'inculquent les anciens membres aux nouveaux sont vraiment horripilants et ô combien affolants. Mais c'est ainsi. Jadis une faute a été commise, alors à présent les nouveaux en payent le prix. Voilà pourquoi la nouvelle recrue des Wycherley avait une mère moldue. La mère biologique n'eut aucun droit sur l'enfant, tout revenait au père Wycherley. Même si le père était marié à l'héritière d'une autre famille, il ne voulait pas que son deuxième enfant soit d'elle. Un seul enfant par femme, dixit Horace Wycherley, directeur de la maison d'édition « Wycherley ».

Et que devenait son premier enfant ? Celui qu'il a eu avec sa femme légitime ? Ne vous étonnez pas que cet enfant soit un garçon... Plus tard, Gabriel -le frère-aîné de Meredith- héritera du poste de directeur. On ne saurait donner le nombre exacte d'enfants que Horace a eu par femme, mais il y a un certain nombre. Mais seuls Gabriel et Meredith sont considérés comme ses enfants légitimes. Il avait eu de la chance, Horace, d'avoir eu un garçon avec sa propre femme. Que se serait-il passer si ça avait été Gabrielle ? Une catastrophe ? Non, pas le moins du monde... Il aurait juste fait un autre enfant à une femme moldue en espérant que ça soit un garçon, et aurait dit à tout le monde que cet enfant est de sa femme. C'est ainsi chez les Wycherley, les garçons doivent diriger la maison d'édition, tandis que les filles sont bonnes à épouser des bourgeois. Meredith avait donc une vie toute tracée. Malgré le fait qu'elle ait une mère moldue, la femme de son père, Rachel Milton épouse Wycherley traitait Meredith comme sa propre fille. Néanmoins, n'oublions pas que l'affection n'entre pas dans les idéaux de cette famille. Mais Meredith reçut tout de même une éducation digne de ce nom, une éducation à la mode Wycherley. Son frère âgé de sept ans de plus que Meredith, avait aussi reçu la même éducation stricte qu'elle. Les traditions perpétuent dans cette famille, ne l'oublions pas. Cette famille ne manquait vraiment de rien, niveau social. Meredith était traitée telle une princesse, portant de jolies robes haute couture pour enfant. Même si sa mère n'était autre qu'une pauvre moldue, Meredith avait les traits de sa grand-mère paternelle. Le même faciès enfantin, et la même rousseur tirant sur le rouge. Seule la couleur des yeux est différente, sa grand-mère a un regard noir et profond qui brille de cette lueur dantesque contrairement à Meredith qui a un regard montrant son innocence et sa vulnérabilité.

Et c'est peut-être ces petits détails qui ont fait d'elle dès son plus jeune âge, quelqu'un de respecté. Elle était respectée de ses cousins et cousines, mais pas encore des adultes. Mais elle avait le temps encore, pour leur montrer qu'elle aussi pouvait avoir cette démence qu'est la marque de fabrique des Wycherley. Même si jusqu'à l'âge de ses sept ans, Meredith vivait sa vie d'enfant sans se préoccuper du reste. Elle ne se rendait pas compte que chaque pas qu'elle faisait était noté et analysé. On analysait cette gamine pour savoir si elle pouvait réellement être une vraie Wycherley. Et comme la pauvre Meredith n'en savait rien, elle profitait de sa vie, et donc, elle faisait certaines bêtises. Au début, personne ne la sermonnait. On la laissait faire attendant le moment opportun.
La famille Wycherley possédait un terrain très vaste en Écosse, une habitation que l'on qualifierait de château plus exactement. Il y avait même un lac non loin de la forêt qui entourait le château. Ce n'était pas un château très grand, il ressemblait plus à un Manoir mais avec les spécificités d'un château de la Renaissance. Meredith s'amusait dans le parc tous les jours, avec ses cousins et cousines. Parfois, elle pouvait même tromper ses pieds dans le lac avec la surveillance d'une gouvernante. Mais le jour de son septième anniversaire, l'une de ses cousine lui avait demandé si tout le groupe d'enfants pouvait visiter l'intérieur du château plus attentivement. Et c'est ce qui causa la prise de conscience de Meredith. À vrai dire, ce jour-là elle avait même accepté de montrer à ses « amis » le bureau de son Père. Or, personne n'avait le droit d'y entrer, même pas elle. Donc, ils avaient enfreint les règles. Devrai-je préciser que ce n'était qu'une mascarade pour piéger Meredith ? La gamine qui avait proposé cela à Meredith était en fait la grand-mère de celle-ci qui avait tout simplement bu un polynectar. Stratagème pour pousser la naïveté de Meredith à bout.

Oh non, la gamine n'a pas été sermonnée comme une vulgaire moldue... C'était bien pire. Déjà, on lui avait effacé la mémoire avec le sortilège « Oubliettes ». Ou plutôt, on lui avait modifié la mémoire pour être exacte. Elle ne se souvenait plus du tout de ses nombreuses bêtises. Mais elle n'avait gardé en mémoire que son éducation stricte et traditionnelle. Et voilà, une nouvelle recrue formatée. Une jeune recrue qui plus est. Il fallait s'y attendre en même temps. Même Horace a dû subir le même sortilège mais à l'âge de quinze ans, or on venait d'effacer la mémoire d'une gamine de sept ans. Conséquences ? Oh elle n'eut aucun problème, le sortilège avait été utilisé convenablement par une professionnelle. Mais Meredith n'avouera jamais à personne qu'elle a l'impression d'avoir un vide en elle, même aujourd‘hui. Ceci est son plus grand secret. Même si à sept ans elle trouvait cela normal. Les années suivantes se déroulèrent sans aucun problème, Meredith n'était plus l'enfant extravertie de la famille. Au contraire, elle paraissait si sage et si pure. Ça lui a permis d'avoir les regards surpris des adultes sur elle. Étonnant comme les Wycherley ne renièrent Meredith des leurs. On peut sans doute penser que certains faux souvenirs lui ont été rajoutés. Des choses sur sa famille pour qu'elle suive exactement la même voie que les autres. Et c'est sûrement cela qui fit d'elle une vraie Wycherley. Meredith venait de comprendre les dogmes de sa famille, et c‘était ça, sa prise de conscience.

Dès qu'elle comprit tout ce que cela impliquait, Meredith fit tout ce que les anciens Wycherley lui dictaient. C'est avec grand plaisir que ses pouvoirs se manifestèrent alors qu'elle n'avait pas encore neuf ans. D'un côté, son père était assez fier que sa fille soit une sorcière. Mais d'un autre côté, ça n'aurait strictement rien changé. Vu que Meredith est destinée à épouser un homme dès la fin de sa scolarité. Et puis, la famille va devoir dépenser pour la scolarité de la petite... Tant pis, Horace n'avait qu'à pas garder cet enfant ! De plus, la famille ne manquait vraiment de rien... Mais c'était assez barbant pour eux, de s'occuper de la petite. Mais c'était dans les traditions familiales. Ne dit-on pas qu'une sorcière de grande famille est plus dangereuse qu'une simple moldue de bonne famille ? Leur inquiétude devait venir de là sûrement car personne ne pouvait savoir comment évoluerait Meredith. Mais ils avaient foi en elle, et plus les années passaient, plus Meredith devenait une vraie esclave des Wycherley. Et elle reçut enfin sa lettre pour Poudlard. Elle appréhendait plus que les autres son entrée dans cette école si réputée. Dans quelle maison allait-elle être placée ? Sachant que son père avait été à Serpentard, et sa mère à Gryffondor. Malgré le fait que les Wycherley n'avaient aucun préjugé pour les maisons, ils n'appréciaient pourtant que Serpentard et Gryffondor. Les deux maisons dignes pour un Wycherley. Mais Meredith ne fut envoyée dans aucune de ces deux maisons. Elle fut envoyée à Serdaigle, avide de connaissances apparemment. Ce n'était pas si mal, même si Meredith ne témoignait rien d'une vraie Serdaigle. Du moins, au début.

Pendant les vacances de Noël, lorsque Meredith rentra chez elle, elle reçut une punition digne de ce nom pour avoir été envoyée à Serdaigle. Doloris sur doloris, et bien sûr, le meilleur de tous les sortilèges: Oubliettes ! Évidemment, sa grand-mère ne lui effaça pas tout ce qu'elle avait appris pendant quelques mois de sa scolarité. Mais le plus choquant, c'était que Meredith ne se rendait compte de rien. C'était seulement la deuxième fois que sa grand-mère usait de ce sortilège sur elle. Et pourtant, il n'y avait toujours pas de conséquences à cause de cet usage abusif du même sortilège. La tactique de la Madame Wycherley était de torturer au Doloris Meredith et ensuite, de lui effacer la mémoire. Oh bien sûr, il n'y avait pas seulement Meredith qui subissait cela. En fait, tous les nouveaux y passaient... Je vous ai dit que les anciens formataient les nouveaux... Madame Wycherley voulait que Meredith soit à son image, eh bien elle était sur la bonne voie de la réussite ! Sauf que la pauvre jeune femme s'affaiblissait de plus en plus. Pas physiquement, mais mentalement. Malgré le fait qu'elle contienne tant d'informations sur les cours, Meredith devenait réellement un robot au fil du temps. Elle commençait à ne plus s'exprimer tel un être humain normalement pourvu de sentiments. Autant dire que Meredith paraissait aux yeux des autres telle une personne très étrange. On lui avait donnée le surnom « La poupée de cire ».

Meredith subit le sort « Oubliettes » que quatre fois au cours de sa scolarité à Poudlard, et pourtant, c'était déjà beaucoup. Mais retenez qu’aucune larme ne fut versée, c‘est un détail important pour comprendre la suite des événements.
Les matières où elle excellait étaient l'Arithmancie et l'Histoire de la Magie. Ayant un cerveau fait que pour étudier, Meredith devait se plier aux exigences de sa grand-mère qui l'obligeait à travailler très dur. En septième année, Meredith obtint ses ASPICS, avec une note excellente en Culture Générale. La preuve que même avec une tête vide de souvenirs, Meredith avait excellé dans ces quelques matières, et seule. Parlons un peu de Poudlard, Meredith était on ne peut plus solitaire, elle ne s'attachait pas aux autres. En fait, ce n'était pas qu'elle voulait pas, c'est juste qu'elle n'avait pas le droit et qu'elle ne savait comment s'y prendre. Ce n'était pas une chose facile de discuter avec quelqu'un sans parler des cours. Elle n'avait aucune connaissance autre que scolaire. C'était une brève période dirons-nous... Ahem, une période rapide à raconter mais qui a duré tout de même sept ans. Heureusement que Meredith pouvait être « libre » à Poudlard. Certes elle n'avait pas sa grand-mère à dos mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur sans réellement savoir pourquoi. Comme elle savait déjà tout en cours, Meredith ne pouvait s'occuper autrement qu'en lisant des livres. Son père est tout de même le directeur de la plus grande maison d'édition ! Elle avait cet avantage, d'avoir presque tous les livres qu'elle voulait. Mais chez elle, elle n'avait pas le droit de lire. Son frère lui envoyait des livres en cachette alors qu'elle était à Poudlard. Tant de mystères, tant de secrets... Au moins, ça lui permettait de s'occuper.

Sa scolarité finie, Meredith se maria. Un mariage arrangé évidemment. Elle se maria à un homme de quarante-sept ans qui avait des ancêtres ayant portés le nom de famille Wycherley. Ce n'était pas de l'inceste, ils avaient juste des ancêtres en commun, tout simplement. L'homme s'appelait Charles Dryden, dirigeant d'une maison close lorsqu'il était dans le territoire moldu, et alcoolique invétéré à ses heures perdues lorsqu'il était dans le monde magique. Plaindre Meredith ? Oh, elle ne savait pas dans quelle misère elle s'était embarquée. Ah oui, de toutes façons, personne ne lui avait demandé son avis ! Et puis, cet homme était riche et il avait un nom, voilà pourquoi les Wycherley avait choisi cet homme pour Meredith. On ne peut pas dire que cet homme s'est comporté tel un vrai gentleman avec elle ! Déjà, la différence d'âge étant trop importante, l'homme ne pouvait que profiter de sa femme. Abject, répugnant, dépourvu de tout sentiment humain. Voilà ce qu'il était. Et Meredith ne faisait rien pour se défaire de son emprise. En vérité, elle se savait prisonnière mais elle se laissait faire totalement à cet homme. Et puis, elle ne savait pas comment faire pour se sauver... Il n'y avait bien évidemment aucun amour quel qu'il soit entre eux, tout n'était que plaisir charnel, débauche et viol. Sauf que Meredith ne pouvait pas savoir ce qu'étaient toutes ces choses. Elle était sotte. Ce mariage fut bien sûr consommé... Meredith tomba même enceinte neuf mois après le mariage. Il faut savoir qu'elle n'était pas une femme battue. Charles avait des envies assez spéciales, mais il se qualifiait comme un homme respectueux envers les femmes, qu'il ne les battrait jamais. Or, certains de leurs ébats ressemblaient tout de même à des viols. Meredith ne savait pas qu'elle pouvait objecter, refuser, voilà pourquoi elle se laissait faire. Et Charles pensait qu'elle aimait ça.

Charles ne traînait pas sa femme dans les grandes festivités avec ses amis. En fait, Meredith ne savait même pas quelle était la vraie profession de son mari, elle ne savait presque rien de lui. Et puis, il n'y avait rien pour se vanter, Charles n'était même pas un homme très important au sein de son cercle d'amis. Ses amis, étaient comme lui.
Il y avait tant de mystères dans la vie de Meredith... Elle se réfugiait dans ses livres, telle une malheureuse condamnée. Elle lisait beaucoup de pièces de théâtre classique, elle avait même réussi à se « retrouver » dans le personnage d'Agnès, de la pièce L'Ecole des femmes de Molière. C'était assez intéressant la façon dont ses réels sentiments refaisaient surface lorsqu'elle se trouvait loin du cocon si « familial ». De plus, depuis son mariage, Meredith n'avait plus revu sa grand-mère ni aucun autre Wycherley à vrai dire. Et cet éloignement si soudain était probablement le déclencheur de sa nouvelle prise de conscience. La première fois qu'elle a eu ce déclic, elle s'était jurée d'obéir à sa famille et voilà où cela l'avait menée... Mais cette nouvelle prise de conscience était peut-être dû à sa grossesse. Son mari avait engagé une sorte de gouvernante pour Meredith car à la suite de cette nouvelle -qu'elle était enceinte- il dut s'absenter pendant un long moment.
Charles et Meredith vivaient dans un charmant appartement assez vaste, au cœur du Londres moldu. Meredith n’avait pas le droit de sortir, mais comme son mari était absent, elle s’autorisait quelques promenades parfois. C’était assez relaxant à vrai dire. Et puis, elle devait se rendre chez le médecin pour sa grossesse. Meredith se croyait rusée, en sortant de son appartement le douze avril 1984 pour se rendre chez le médecin sans avertir qui que se soit. Elle se croyait tellement rusée qu’elle prenait son propre mari pour un idiot qui ne serait pas au courant de ses promenades presque quotidiennes.

Oh non, il ne fallait pas prendre Charles Dryden pour un homme idiot. Grave erreur qu’elle venait de commettre. Au fil de ses rendez-vous chez le médecin, elle avait réussi à entretenir une conversation humaine avec quelqu’un. Au début, ça avait été difficile car elle ne devait pas lui parler de Poudlard et de tout le reste. Alors, elle avait commencé à aborder le sujet du théâtre. Faut dire aussi que ce médecin était assez bavard et très à l’écoute de ses patients. Il avait un certain tact avec les autres qui pourrait surprendre plus d’un, enfin Meredith plus précisément. Donc, elle lui parlait théâtre, tandis que lui, il s’intéressait à elle allant même jusqu’à proposer à Meredith un rendez-vous avec l’un de ses amis comédien. Fort ravie, Meredith accepta le rendez-vous. En fait, le rendez-vous avait été fixé le douze avril justement, et on ne sait comment, un mari furieux attendait Meredith dans leur appartement. Ne vous méprenez pas, un mari qui a déjà violé sa femme peut aussi la battre tout en prétendant les respecter énormément. Ce jour-là, Meredith exprimait une joie incertaine en rentrant chez elle mais la joie ne dura pas longtemps lorsqu’elle découvrit la bouteille de Brandy vide dans la cuisine. Elle ne savait rien du retour de Charles, mais la découverte de la bouteille vide fana le sourire idiot qu’elle avait au visage. Une expression d’effroi s’empara aussitôt d’elle alors que Charles faisait son apparition dans la cuisine.

Cette grave erreur causa la perte de Meredith. Ou plutôt, la perte de leur enfant. Charles, ne savait-il pas qu’une femme enceinte est plus susceptible de perdre l’enfant lorsqu’elle est battue ? Apparemment non, et Meredith se laissait faire. Sauf que, pour la première fois de sa vie, elle venait de comprendre une chose toute seule : elle venait de perdre son enfant. Du sang avait coulé. Heureusement que Charles ne l’avait pas battue jusqu’à la tuer, mais c’était déjà suffisant pour qu’elle se sente détruite. Pour la première fois de sa vie -et ce n’est pas de l’exagération- Meredith avait pleuré. Un hurlement. Son âme se déchirait petit à petit, ne laissant que le trou béant créé par la perte de l‘enfant. Meredith Wycherley hurlait toute sa détresse, mélangée à la frustration et la peur. Son hurlement donnait l’impression qu’elle venait de mourir. Une plainte agonisante, cet hurlement n’était que ça. Et cet hurlement se mélangea aussitôt à des bribes de phrases, des supplications. Meredith suppliait Charles d’arrêter tout ça. D’arrêter de profiter d‘elle. D’arrêter de la tuer chaque jour encore plus. D’arrêter de parler tout simplement. Elle hurlait encore à s’en crever les tympans…à s’en briser le cœur.

Pour le bien de Meredith, Charles la quitta sans pour autant divorcer officiellement. Heureusement qu’elle pouvait garder l’appartement, autrement, où aurait-elle pu vivre ? À la suite de cette fausse couche, Meredith devint de plus en plus ouverte. Pleurer ainsi a été bénéfique et libérateur pour elle. Elle était dévastée mais elle se sentait pour la première fois en vie. Elle n’avait plus ce vide en elle, ce sentiment de soumission. Était-elle sous Imperium ? À voir. En tout cas, Meredith venait de revivre. Ironie du sort… Elle se sentit revivre juste à la mort de son enfant. Elle n’avait que dix-huit ans, et sentait qu’elle avait perdu toute sa vie. Mais heureusement que son médecin moldu s’est occupé d’elle à la suite de la fausse couche. Meredith put même aller au rendez-vous du comédien. D’ailleurs, ledit comédien fut impressionné par la connaissance de Meredith, surtout lorsqu’elle lui donna sa propre opinion sur Agnès, la femme soumise et sotte. Cela permit à Meredith des auditions pour des rôles au London Palladium. Bien sûr, au début, elle a dû jouer une simple scène improvisée pour que William, le comédien, puisse juger le talent de Meredith. Parce que même si elle avait de grandes connaissances en littérature, il fallait voir son jeu d’abord.

En quelques semaines, voire des mois, Meredith fit de plus en plus d’efforts, obtenant par la même occasion des rôles plus intéressant. Elle n’avait pas l’ambition de devenir célèbre, elle voulait juste jouer la comédie, être quelqu’un d’autre. Elle préférait se perdre dans le personnage plutôt que de jouer son propre rôle. Ça devait sûrement être ça son secret. Comme elle avait du mal à être elle-même, elle jouait à merveille et parfaitement n’importe quel rôle. Mais son rôle fétiche est celui de Sybil Vane, personnage tiré du roman Le Portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde.
Meredith avait changé du tout au tout, elle paraissait plus vivante, plus extravertie. Enfin, surtout lors des répétitions. Et c’est vrai que durant tout de temps qu’elle passa en tant que comédienne, elle ne rencontrait personne en dehors. C’était une façon de se protéger du monde extérieur. Mais elle avait l’impression que quelque chose lui manquait. Certes, elle avait quelques amis tout de même, mais aucun amant. Et grâce à son métier, elle réussit à gagner sa vie, laissant son héritage sorcier de côté. Mais pour certaines choses, assez futiles, Meredith utilisait la magie. Elle pensait être protégée en laissant sa magie de côté, elle pensait que c’était une bonne idée, mais elle s’était fortement trompée. Car un jour, un homme étrange vint lui rendre une sympathique visite à London Palladium. Et alors que Meredith était simplement surprise par la venue de cet homme dont elle avait entendu de bons sorciers chanter ses louanges, sa surprise doubla d’intensité lorsqu’il lui proposa le poste de professeur d'Histoire de la Magie, car d'après une lettre qu'aurait écrite Minerva McGonnagal sur ses anciens élèves, Meredith paraissait être une sorcière très douée et surtout, excellente dans cette matière à Poudlard. Et quelle fut la surprise de Meredith lorsqu'il lui révéla la mort de Minerva... Le plus étonnant, c’était que le nouveau Directeur de Poudlard n’avait pas l’air de s’en soucier de la non-poursuite des études de Meredith. En vérité, il savait presque tout sur l’histoire de Meredith, enfin, Minerva savait tout. Minerva savait tout ce qu’il se passait chez les Wycherley. Minerva avait suivi de près Meredith, espérant qu’elle ne fasse aucune bêtise, et elle paraissait fière d’elle qui était devenue une excellente comédienne. Mais le directeur Boniface avait drôlement hésité ce jour-là, il avait hésité à révéler à Meredith qu’elle avait subi le sortilège « Oubliettes » à plusieurs reprises. Mais finalement, il lui révéla ce détail, car si Minerva avait écrit cela ce n'était pas pour rien.

On ne saurait dire ce qui a poussé Meredith à accepter ce poste, mais elle le fit. Peut-être que c’était ça qui lui manquait après tout. La reconnaissance ? Ou tout simplement, revenir à Poudlard et voir tout ce qu’elle a raté à cause de sa famille ? Elle revint à Poudlard, toujours mariée à un homme abject mais ça, personne ne pouvait le savoir.